Problème de surcharge : l’embarras persiste
Lors d’une visite inattendue hier à une école primaire située dans l’ouest de la capitale, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit, a souligné la nécessité de régler, « en urgence », le problème de surcharge après avoir constaté l’existence de deux classes de plus de 40 élèves chacune. Un problème qui se fait des plus récurrents au fil des ans et qui contraint, selon elle, 18% d’établissements primaires et moyens à l’échelle nationale.
Pour la ministre, « 3 127 écoles primaires et 1 023 collèges sont concernés par la surcharge des classes ». Et ce en dépit des programmes et des projets de constructions de nouvelles infrastructures. Le pays, faut-il le noter, dispose de près de 27 000 établissement des paliers primaire, moyen et secondaire. Cependant, ce n’est pas pour autant que le problème sera réglé. Pour le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), cette problématique n’est « un secret pour personne ».
“Tout le monde reconnait l’existence des problèmes de surcharge de classes, de manque d’infrastructures scolaires, d’affectation des enseignants, du pouvoir d’achat des parents, auxquels s’ajoute la réduction du budget de fonctionnement du secteur de l’Éducation,” expose Idir Achour, porte-parole du CLA.
D’autres syndicats du secteur pensent que « la solution réside dans la réalisation de nouvelles infrastructures ». Leur déclaration vient à l’encontre de celle de la ministre quand, il y a plus d’une semaine, elle a affirmé avoir trouver « une solution pédagogique à cette problématique à travers la formation des enseignants pour une meilleure maîtrise des classes de plus de 40 élèves ».
Pour Meziane Meriane, coordinateur du Snapest, la problématique de surcharge serait due à « la suppression du décret 97-13 relatif à la retraite ». « Lorsqu’ils ont supprimé ce décret, des milliers d’enseignants se sont précipités pour déposer leurs dossiers. Et vu la turbulence financière que l’on traverse actuellement, on est dans l’impossibilité de créer des postes budgétaires conséquents, » pense-t-il.
La moyenne actuelle d’élèves par classes dépasserait, selon certains syndicats, les 45 élèves par classe. Dans certaines wilayas, la moyenne serait de 51 élèves par classe. Ce qui ne répond pas à la norme mondiale fixée par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) qui recommande 25 élèves par classe.