La directrice de l’unité de recherche en traduction et terminologie du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC), Akis Keltouma, a estimé que des efforts considérables sont déployés par l’université algérienne pour relancer la traduction, en réponse à trois questions de l’APS en marge du symposium international sur « la traduction et pratiques entre formation et actualisation » à Oran.
Question 1: Que propose l’Université algérienne pour activer le domaine de la traduction, qui accuse un retard dans notre pays par rapport aux autres pays arabes?
Akis Kelthouma: l’Université algérienne déploie de grands efforts pour promouvoir la traduction, qui demeurent toutefois isolés, souvent individuels et peu collectifs. Ils restent également très limités par rapport à l’activité de cet art dans d’autres régions du Monde arabe.
Face à cette situation, l’unité de recherche en traduction et terminologie créée en 2013 s’engage à augmenter l’acte de traduction pour unir les acteurs dans le domaine de la traduction au Maghreb et dans la Méditerranée, en donnant la priorité à l’aspect national, à l’instar de la maison des traducteurs.
Question 2: quelle est la réalité de la traduction en Algérie ?
A.K: en dépit des insuffisances, des indices augurent qu’avec peu d’efforts et beaucoup de volonté, la traduction en Algérie deviendra un des domaines les plus actifs aux niveaux arabe et méditerranéen.
Selon les spécialistes, il existe deux courants de la traduction, le premier datant des années 70 et 80 qui critique le mode de formation lui-même permettant aux diplômés d’autres spécialités telles que la Littérature, la langue arabe, l’Anglais et le Français d’exercer la traduction.
Fait qualifié de facteur de déséquilibre par les spécialistes qui considèrent que la traduction doit être du seul ressort de ceux qui se sont spécialisés dans le domaine durant leur cursus universitaire. Le second courant, le plus récent entend par traducteur celui qui exerce la traduction et qui est efficace et non pas celui qui est formé et doté de théories sans pouvoir les mettre en pratique, partant du constat que plusieurs traducteurs autodidactes ont leurs propres travaux et d’une bonne qualité. Cette idée est soulevée par ce symposium.
Il y a ceux qui soutiennent que la traduction doit avoir une formation solide et permanente et ceux qui trouvent que la formation n’est pas tout et doit être accompagnée d’un désir et d’une volonté de produire.
Malgré la divergence dans les points de vue, les deux courants convergent pour améliorer la situation de la traduction en Algérie en profitant de l’expérience des universitaires algériens pour perfectionner la formation des traducteurs actuels qui doit se poursuivre.
Question 3: quelle évaluation faites-vous de la contribution de votre unité dans l’activation de l’acte de traduction?
A.K: l’unité de recherche en traduction et terminologie du CRASC a été créée avec comme objectif principal la traduction du produit algérien en langues étrangères vers l’arabe.
Des projets de l’unité dans le domaine de la traduction ont connu une lenteur au début mais ont vite accéléré depuis 2016. Ce symposium n’est que le fruit de cette nouvelle amorce. Quatre projets, prêts et qui seront édités bientôt, ont trait aux références de base nécessaires aux étudiants et chercheurs en traduction.
Il existe également d’autres projets prometteurs qui seront soumis au conseil scientifique du CRASC pour étude. Il s’agit de la réalisation de dictionnaires et encyclopédies spécialisés dont un dictionnaire de criminologie et un autre sur le patrimoine oral dans la Kabylie, qui seront recueillis et traduits de tamazight vers les langues arabe, anglais et français, ainsi que de traduction de références de base dans les disciplines de sociologie, de philosophie et de littérature qui sont en cours de réalisation et qui attendent l’aval du conseil scientifique.