Ils dénoncent, dans une correspondance adressée au ministre de tutelle, «l’anarchie dans laquelle baignent les comités pédagogiques des spécialités». Les spécialités concernées sont la chirurgie générale, la chirurgie pédiatrique, la chirurgie plastique, la chirurgie thoracique et la chirurgie maxillo- faciale.
Pendant la deuxième année de leur cursus, ces résidents sont affectés durant deux semestres dans différents services de chirurgie traumatologique et de chirurgie pédiatrique avec des objectifs pratiques à atteindre, énumérés dans leurs carnets de stage.
Ces résidents sont censés donc bénéficier de cours magistraux, assurés par des enseignants chercheurs hospitalo- universitaires, avec un programme de cours et de travaux dirigés communiqué en début d’année, comme c’était le cas durant la 1re année de formation.-«C’est avec déception que nous avons découvert, au fur et à mesure de l’avancement de notre stage, que nous étions des non-optionnistes, c’est-à-dire des résidents dont la spécialité n’est pas celle du service.
Nos activités au bloc opératoire étaient de fait limitées par rapport à celles de optionnistes, qui eux étaient déjà dans leur spécialité et étaient donc naturellement prioritaires dans l’apprentissage des gestes chirurgicaux faisant partie de l’activité opératoire courante de ces services», soulignent les délégués des résidents concernés.
Les dysfonctionnements dénoncés par lesdits résidents concernent également «les cours de traumatologie qui n’étaient pas en harmonie avec les objectifs de stage, puisque la majorité de ces cours concerne les futurs chirurgiens orthopédistes et non les non-optionnistes, futurs chirurgiens généralistes, thoraciques, pédiatriques, maxillo-faciales et plastiques», précisent les délégués des résidents concernés qui se sont confiés à El Watan.
«Le flou qui entourait le déroulement des épreuves d’évaluation était flagrant, puisque nous avons eu plusieurs versions dans nos différents services», dénoncent-ils, ajoutant que «certains chefs de service affirment qu’il s’agirait d’évaluation, alors que d’autres considèrent que c’est un examen classant, tandis que pour d’autres, il s’agit d’un examen national sanctionnant», déplorent les délégués qui s’interrogent sur les motivations de cette «anarchie».
Dans la chirurgie pédiatrique, l’anarchie est accentuée, selon nos interlocuteurs, par l’absence de tout programme de cours magistraux communiqués : «Certains chefs de service se sont donné la peine d’assurer les travaux dirigés à leur échelle, pendant que d’autres se sont contentés de traiter les résidents concernés comme de la main-d’œuvre pour l’accueil aux pavillons des urgences, sans se soucier de la formation ni théorique ni pratique.»
Les appels de ces résidents sont restés sans écho, malgré plusieurs actions de protestation, dont des sit-in et le boycott des examens sanctionnants des 20 et 27 septembre et celui du 18 octobre. «C’était notre ultime recours pour nous faire entendre.» Les délégués des résidents dénoncent le mutisme des différents responsables face à cette situation.
Aujourd’hui, 189 résidents du centre sont au chômage. Après une année d’efforts, de travail et des stages validés par les chefs de service. «Nous ne sommes ni ajournés, puisque nous n’avons pas été réaffectés dans les terrains de stage de 2e année, ni admis… Ce statu quo n’a que trop duré», dénoncent encore les résidents qui fondent beaucoup d’espoir dans la réunion prévue aujourd’hui avec des responsables du ministère de l’Enseignement supérieur.