Il s’agit d’une directive instruisant les filles à porter une tenue «descente» lorsqu’elles sortent de leurs pavillons, toute étudiante ne se soumettant pas au «comportement d’une bonne musulmane qui préserve sa foi», s’expose à des sanctions disciplinaires. Ainsi, le religieux fait loi. La directrice s’attribue elle-même le statut de juge de la moralité et de la foi des autres, imposant sa propre vision du monde comme règlementation à la cité universitaire qu’elle dirige. Nous nous sommes déplacés sur les lieux et avons demandé à être reçus par ladite directrice. D’abord, on nous informe qu’elle était absente, puis après avoir insisté et entré au sein de l’administration, il s’est avéré qu’elle était à son poste, mais qu’elle refusait de nous recevoir prétextant avoir beaucoup de travail. La fébrilité et la panique du personnel de l’administration se ressentaient.
La cheftaine du personnel et des moyens généraux, quant à elle, qui par ailleurs a refusé de décliner son nom, a essayé tant bien que mal de justifier la situation. Pour elle, il s’agit uniquement d’organisation, ayant eu souvent des soucis avec le comportement des filles, surtout au restaurant, là où il y a le plus de contact avec le personnel masculin.
«Ce ne sont pas les travailleurs hommes qui posent problème mais souvent les filles », nous a-t-elle confié. En outre, prenant partie avec la directrice, elle dira que les propos faisant référence au fait religieux ont été rédigés de « Bonne foi » ! En outre, elle affirmera qu’il n’y a eu aucun incident avec l’affichage de cette note. Selon elle, aucune fille ne s’est plainte d’une restriction de sa liberté ou du sentiment d’être insultée. En réponse à nos questions concernant la respectabilité des autres filles qui ne se plient pas aux diktats du Hidjab et autre Niqab, elle dira qu’elles sont tout aussi respectables. Tayeb Bouzid, recteur de l’université Batna 2, pour sa part, joint par téléphone, nous dira que les seules lois qui soient applicables sont celles contenues dans la constitution.