En effet, le ministère de l’Enseignement supérieur a exhorté tous les établissements universitaires à mettre en œuvre l’arrêté ministériel (n° 778, du 8 juin 2017), relatif à «l’évolution des activités scientifiques et pédagogiques de l’enseignant-chercheurs».
Le texte est composé de 14 articles et est accompagné de deux spécimens de grilles d’évaluation, celle à remplir par l’enseignant concerné en fin de chaque annexe (dite Annexe 1) et celle, d’une fiche d’évaluation du conseil scientifique (Annexe 2).
Le ministère exige un certain nombre de paramètres pédagogiques (élaboration et édition d’ouvrages, de cours, de polycopiés, de mise en ligne de cours audiovisuel, de participation à des activités d’expertise ou de conception pédagogique, etc.). De même qu’une évaluation de l’encadrement pédagogique, de la participation aux instances, dites pédagogiques, de la production scientifique, de l’encadrement scientifique et enfin, de la responsabilité et animation scientifique.
Un vaste programme que l’enseignant-chercheur soumet à l’appréciation notée sur 20 points, d’une instance scientifique, à savoir le conseil de la fac, de l’institut ou de l’école. Le tout a pour but de «valoriser l’effort, le rendement scientifique et pédagogique et stimuler le mérite et la compétitivité entre enseignants chercheurs» (Art. 2) visant par-là, une amélioration de la performance de l’établissement universitaire. Une série de rapports-synthèses seront élaborés, dans une cadence hiérarchique, pour aboutir au ministère qui remet le tout dans sa data-base nationale.
Une louable initiative qui va apporter un certain réconfort moral effectif pour les enseignants-chercheurs. Ces derniers demeurent, pour la plupart, attachés à l’idéal de la réussite dans leurs parcours professionnel et scientifique.
Cette décision, faut-il le souligner, n’est qu’une nouvelle étape dans le processus de l’auto-évaluation de l’université algérienne. Il faut rappeler à ce titre, que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avait procédé durant l’année universitaire précédente au lancement d’une opération d’évaluation de l’université sur tous les plans : pédagogique, administratif, financier, recherche scientifique, etc.
«L’opération d’auto-évaluation de l’université algérienne connaîtra dans l’avenir d’autres étapes : l’évaluation externe, le classement des universités et enfin le classement à l’international», avait précisé à ce propos le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Pour le classement à l’international des universités algériennes, «ce seront des experts internationaux en la matière qui vont l’effectuer», a affirmé le ministre, qui fera remarquer que l’objectif ultime de l’opération de l’évaluation de l’université algérienne, est d’atteindre l’objectif du «projet de l’entreprise», lequel consiste, fera savoir Tahar Hadjar, «en la parfaite symbiose et harmonie de l’université avec ce qui se passe aussi bien dans la société que dans l’environnement économique».
L’évaluation de l’université algérienne permettra aussi, selon Hadjar, d’adapter la carte des formations et les spécialités que dispense l’université algérienne en fonction des potentialités économiques et naturelles de chaque wilaya, de plus «elle permettra la création des pôles d’excellence». Un objectif auquel s’attelle le département de l’éducation, en multipliant les efforts et en dégageant d’importants moyens pour y parvenir.