La préparation de la rentrée des classes dans le secteur de la formation professionnelle ne cesse d’impressionner au fil des années.
Après la réduction de la durée de la quasi-totalité des disciplines et la généralisation du système d’internat et l’introduction de la prime aux stagiaires, voilà qu’on arrive à l’étape de l’adaptation de ces spécialités en fonction des spécificités de chaque wilaya.
Une rapide lecture des spécialités qu’offrent les différents centres et instituts de formation au niveau des wilayas est largement suffisante pour s’en rendre compte. On n’enseigne plus l’aquaculture à Ouargla, ni l’élevage d’abeilles à Béchar.
Les spécificités de chaque wilaya ont été prises en compte dans la nouvelle cartographie des spécialités. Ainsi les métiers relatifs à l’agriculture sont enseignés de façon massive dans les wilayas du Nord, telles que Blida, Boumerdès, Tizi Ouzou, Bouira, Médéa…, tandis que les métiers ayant trait à la mécanique industrielle sont enseignés dans les wilayas à forte présence d’usines telles que Annaba, Skikda, Sétif, Alger, Oran…
Ceux qui ont une relation avec l’aquaculture et l’activité maritime sont enseignés dans les wilayas côtières. Par contre en ce qui concerne certains métiers dont la spécificité géographique ne prime pas, ceux-ci sont enseignés partout. C’est le cas particulièrement de la plomberie, de la maçonnerie, de l’électricité, de la peinture, de l’informatique…etc. Cette stratégie a été adoptée a indiqué récemment le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Mohamed Mebarki, suite aux expériences des années passées compte tenu de la démarche du gouvernement comptant créer des zones- pôles à travers les wilayas dans les secteurs respectifs. Cette façon de faire, dont l’application a commencé depuis maintenant quelques années, a apporté ses fruits, a souligné Mebarki. En témoigne, selon lui, le nombre galopant de stagiaires au niveau des Cfpa et le nombre de projets montés par des titulaires des diplômes desdits centres et instituts en collaboration avec des banques et autres établissements financiers. Mohamed Mebarki qui affirmait que ces réformes vont se poursuivre dans les années prochaines, a affirmé par ailleurs que le secteur de la formation professionnelle ne rime plus avec l’ancienne étiquette que certains voulaient lui coller à tort, à savoir que ce secteur n’absorbait et n’attirait que les recalés et les rejetés du secteur de l’éducation.
Ce pré-jugement est révolu et n’a plus sa raison d’être indique le ministre, car ce secteur attire aujourd’hui en premier lieu des universitaires.
A ce propos, il faut dire que beaucoup de diplômés de l’enseignement supérieur n’ont pu intégrer ces dernières années le monde du travail que grâce aux diplômes qu’ils ont pu avoir de ces centres. Certains ont été recrutés pour travailler avec leurs diplômes, alors que d’autres ont fait valoir leurs diplômes pour avoir des financements auprès des banques pour monter eux-mêmes leurs projets. Les résultats du concours de la meilleure oeuvre que le ministère de l’Enseignement et de la Formation professionnels a instauré il y a plusieurs années, ont dévoilé plusieurs lauréats parmi des universitaires ayant poursuivi des stages au sein des Cfpa. Cette tendance n’est pas propre à l’Algérie, mais elle est en vogue de par le monde.
Dans plusieurs pays dits développés, la tendance en ce moment auprès des jeunes est de poursuivre d’abord des formations dans des instituts de formation professionnelle.
Les exigences de l’économie mondiale semblent avoir emporté la partie contre les études universitaires considérées jusqu’à un temps très récent comme prestige.
Il est à rappeler que la rentrée des classes dans le secteur de la formation professionnelle est prévue pour le 24 septembre prochain. Les inscriptions ont été ouvertes le 9 juillet dernier et elles vont se poursuivre jusqu’au 17 de ce mois. Parallèlement à l’ouverture des inscriptions, les différents centres et instituts ont organisé durant cette période des portes ouvertes pour orienter et expliquer aux nouveaux stagiaires les différentes spécialités et les modalités des études.