A l’instar de l’Ecole nationale supérieure de Kouba, les étudiants refusent de rejoindre les bancs des amphis et salles d’études malgré l’appel de la direction à suspendre le mouvement de protestation dans les délais, c’est-à-dire avant que l’année blanche ne soit décrétée. Le conseil pédagogique de cette école a décidé de reporter la date des examens et des délibérations. Le communiqué diffusé à l’issue de cette réunion tenue jeudi dernier est un appel à l’adresse des étudiants pour «suspendre le mouvement de protestation et reprendre les cours, avant que l’année blanche ne soit décrétée».
Une menace qui n’est pas pour convaincre les étudiants de cette école ainsi que des autres structures à travers le pays à cesser le mouvement de protestation. Hier encore, la grève se poursuivait avec un appel à la mobilisation maintenu et relayé par les étudiants à l’adresse de toutes les écoles du pays, pour faire le forcing et obtenir une contractualisation avec le ministère de l’Education nationale qui permettrait un recrutement assuré dans la wilaya de résidence des diplômés des Ens.
La commission permanente intersectorielle pour la coordination des politiques, programmes et projets communs entre le ministère de l’Education et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique installée le 20 novembre dernier, n’a pas non plus eu d’impact positif pour l’apaisement. La commission travaille sur les mécanismes de prise en charge de toutes les demandes des diplômés de l’ENS en matière d’ouverture de spécialités en Master. Les étudiants des ENS réclament une décision écrite et officielle pour que cette promesse n’ait pas le sort des tous les projets initiés, soulignent des étudiants de l’Ens Kouba.
La contractualisation des diplômés des ENS avec le ministère de l’Education nationale et de leur revendication de travailler dans leur wilaya de résidence n’est pas encore acquise. Lors de la mise en place de la commission précitée, Mme Benghabrit rappelle que la contractualisation est en vigueur dans certaines wilayas et pour certaines spécialités seulement. «Le principe en matière de recrutement obéit aux besoins du secteur de l’éducation nationale», s’est contentée de rappeler la ministre promettant que des efforts sont faits pour rapprocher les nouveaux enseignants de leur lieu de résidence, ajoutant que l’Education nationale permet le transfert après 3 années de service.
Il faut rappeler que 15 584 diplômés des écoles normales ont bénéficié d’un recrutement dans le secteur de l’éducation entre 2014 et 2017, selon les chiffres du ministère de l’Education nationale.