Migration : Quand les universitaires traitent des migrations

Cependant, enfermés dans un département ou dans un laboratoire, les universitaires algériens rencontrent de nombreuses difficultés pour travailler sur les thématiques liées aux migrations. Le Cread (Centre de recherche en économie appliquée pour le développement) contribue, depuis des années, dans l’analyse de ces déplacements humains qui poussent les politiques, d’ici et d’ailleurs, à tenir des discours condescendants.

Le 18 décembre prochain marquera la Journée internationale des migrants, une occasion pour réitérer l’engagement des associations, ONG et tous les acteurs qui œuvrent en faveur des migrants. Des initiatives sont lancées toute l’année au Maroc, en Algérie et en Tunisie pour sensibiliser sur le sujet, ainsi que dans les universités. D’ailleurs, hier s’est tenu un colloque international, organisé par le laboratoire de recherche LIRADDI (Analyse du discours, didactique des langues et interculturalité), et qui se poursuit aujourd’hui, à l’université Alger 2.

La thématique centrale retenue pour ce colloque est «Le migrant dans les discours des deux rives de la Méditerranée: quels contextes ? Quelles représentations ?». Cette rencontre internationale a été marquée dès la première journée par la présentation de Hocine Abdellaoui et Mohamed Musette Saib «La question des migrations internationales en Algérie» suivie de Caroline Zekri (Université Paris-Est Créteil) : « Migrants », « Réfugiés » : les mots de l’autre occidental au service de l’ordre national- colonial.

Pour la chercheure Karima Ait Dahmane (LIRADDI, Université d’Alger2) son réquisitoire avait pour thème «Crise migratoire en Algérie : désignations et représentations de l’altérité subsaharienne». Aldjia OUTALEB-PELLE (Université de Tizi Ouzou) s’est quant à elle penchée sur les «Migrants vers l’Europe. Analyse de quelques caricatures » et Nassima Amari (LIRADDI, Université d’Alger2) a analysé «Le discours représentatif du migrant à travers les réseaux sociaux».

Par ailleurs, lors de ce colloque international quatre ateliers ont été élaborés, autour de plusieurs axes : «Réfugiés ou migrants : Entre fait social et enjeu discursif» par Fadila Oulebsir (LIRADDI, Université d’Alger 2), «Le nouvel ordre mondial et la question des identités : Discours controversés et représentations multiples», par Ammar Azouzi, Université de Sousse (Tunisie), «Argumentation anti-immigration ; discours de Emmanuel Macron/ Marine Lepen au scanner de la presse française» par Aicha Rai, (Université de Chlef), ou encore «Autour des vocables migrants et réfugiés : émergence de quelques formules à partir d’une situation de crise» par Kamila Oulebsir-Oukil (LISODIP, ENS-Alger).

Dans le même sillage et avec d’autres acteurs, la question des migrations agite les consciences et canalise les réflexions. Une autre rencontre est prévue les 1er et 2 décembre prochains à l’hôtel New Dey (Hussein Dey) et organisée par Médecins du Monde, des associations, et de collectifs et de personnes ressources intervenants dans le domaine de la migration.

Pour rappel, 17 organisations de la société civile algérienne ont mutualisé leurs compétences pour créer la Plateforme Migration Algérie (PMA) en 2013. La Plateforme se veut un espace d’échange, de réflexion et d’action autour de la question migratoire, et se donne pour mission d’agir en faveur de l’accès aux droits des migrants en Algérie.

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