Université-entreprise : Prochainement, une tripartite pour l’employabilité des universitaires

La réunion, qui associe généralement le gouvernement et les représentations des chefs d’entreprise ainsi que celles des travailleurs, dont la date n’a pas été dévoilée, s’attellera vraisemblablement à tenter d’apporter des solutions à la très distendue relation entre l’université et l’entreprise.

Lors de cette rencontre organisée par le ministère du Travail et le Bureau international du travail (BIT), Abdelmadjid Sidi Saïd a déclaré : «Nous allons organiser prochainement une rencontre tripartite consacrée spécialement à la problématique portant sur la relation entre l’université et l’entreprise pour débattre des mesures à prendre dans ce domaine.» L’objectif assigné à cette démarche étant, toujours selon le secrétaire général de l’UGTA, la création d’une passerelle entre l’université et l’entreprise, dans l’optique de renforcer l’insertion professionnelle des jeunes diplômés.

Un but urgent d’autant que le syndicat fait un constat réel de la crise d’emploi que subissent ces diplômés du supérieur. «75% des demandes d’emploi reçues par la cellule de l’emploi au niveau de l’UGTA émanent des jeunes universitaires de différentes filières», révèle encore son secrétaire général. Preuve s’il en faut de la difficulté rencontrée par cette catégorie de citoyens. Un dilemme, lorsqu’en face, les entreprises dénoncent souvent l’indisponibilité de la main-d’œuvre qualifiée ou de travailleurs efficaces.

Ainsi, dans l’optique de colmater le schisme entre universités et entreprises, la tripartite annoncée devrait s’enquérir des moyens de mettre les deux secteurs en phase en tablant essentiellement, toujours d’après les déclarations de Sidi Saïd, sur l’anticipation et l’orientation des étudiants pendant le cursus universitaire vers les secteurs employeurs, en y associant les entreprises. Une politique qui, d’ailleurs, a fait son chemin aussi bien dans le secteur de l’enseignement supérieur que dans celui de la formation professionnelle.

Ces dernières années, un nombre important de conventions a été signé entre les deux départements et le secteur socioéconomique afin de faciliter l’insertion des deux populations (enseignement supérieur et formation professionnelle) dans le monde du travail. Il manquait juste un cadre politique national, afin de booster une dynamique déjà en marche. Dans ce sens, la tripartite offrirait cette opportunité «très officielle», lorsqu’on connaît le poids «politique» de ce genre de rencontres.

De son côté, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, présent à la rencontre de dimanche, a fait valoir la politique générale qui a misé lourd sur les différents dispositifs d’emploi pour soutenir l’insertion des jeunes, notamment les diplômés de l’enseignement supérieur.

Une orientation qui a certes suscité quelques critiques négatives, mais a quand même contribuer à faire émerger des entités économiques viables. Dans ce sens, M. Zemali a précisé que la mise en œuvre de tous ces dispositifs s’est traduite par un «effet direct» sur la création d’emplois et sur la baisse du taux de chômage, qui est passé de 29,5% en 2000 à 12,3 % avril 2017.

Pour ce qui est du taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur, le ministre relève la décroissance des chiffres qui passent de 21,4% en 2010, à 17,6% avril 2017. Soit une baisse de plus de 4 points en sept années, une bonne note, même si le responsable relève qu’en dépit des efforts fournis par les différents secteurs de la formation et de l’emploi, «le taux de chômage reste élevé».

Devant cet état de fait, M. Zemali a annoncé la mise en œuvre de plusieurs programmes et projets, en collaboration avec le BIT, à l’instar du projet intitulé «De l’université au monde du travail», lancé récemment et dont l’objectif principal est d’améliorer l’employabilité et l’insertion professionnelle des jeunes universitaires.

Ce projet vise, notamment, «l’amélioration des compétences en recherche d’emploi, l’employabilité de base et l’entrepreneuriat des étudiants et diplômés chômeurs pour enfin offrir de bonnes perspectives d’emploi aux diplômés universitaires», a-t-il expliqué. Il a fait savoir en outre, qu’une enquête sur les besoins en compétences auprès des entreprises a été lancée.

Dans la même perspective, trois premiers clubs de recherche d’emploi ont été créés au niveau des universités de trois wilayas pilotes, à savoir Béjaïa, Tlemcen et Biskra. De son côté le directeur du bureau de BIT à Alger, Ali Deyahi, a indiqué que le projet «De l’université au monde du travail» propose des actions concrètes avec les secteurs et les services publics de l’emploi, ainsi que les organisations d’employeurs, pour l’insertion professionnelle des diplômés universitaires.

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