Des lycéens de la Somme (Hauts-de-France) ont refusé d’étudier le roman du Franco-algérien Akli Tadjer parce qu’il n’était pas selon eux Français, a indiqué lundi 1er septembre 2018 l’auteur sur sa page Facebook.
Il s’agit de son roman « Le Porteur de cartable » (2002), qui avait remporté le Prix Maghreb-Méditerranée-Afrique, et qui raconte la guerre d’indépendance de l’Algérie vue de Paris par un enfant et le destin croisé
(à Paris en 1962) et l’amitié entre le jeune Omar, (futur algérien) et le jeune pied-noir Raphaêl (fraîchement rentré à Paris) qui fait découvrir à Omar… les photos d’Alger la Blanche.
Dans un message à l’auteur, la professeure de littérature du lycée a indiqué qu’il y a eu une « levée de bouclier » de certains élèves car l’auteur « n’est pas Français » et que l’histoire « ne concerne pas la France ».
Elle a également ajouté qu’un élève « a refusé de lire pour ne pas prononcer le mot Messaoud » et qu’elle l’a exclu, signalant des « réflexions vraiment racistes ».
Akli Tadjer a indiqué, pour sa part, qu’apparemment « ce n’est qu’un résumé de ce qu’on lui (le lycéen) a dit », exprimant sa « consternation » devant cette situation.
« ça me donne encore plus envie de les rencontrer. Dans leur ville, il y a un mémorial dédié aux soldats de la guerre 14/18, et ils ne savent même pas que des soldats venus du Maghreb et d’ailleurs sont morts pendant cette
guerre. Rien que pour ça, c’est une leçon à leur donner », a-t-il ajouté.
La publication du message de la professeure a suscité une centaine de commentaires dans lesquels les auteurs ont exprimé leur « indignation », relevant la « banalisation du racisme » en France.