Rentrée scolaire à Béjaïa: au rythme des insuffisances
Les conflits internes aux établissements et les diverses insuffisances relevées sur le terrain par les parents et les syndicats ainsi que la flambée des prix des fournitures attestent d’une rentrée scolaire loin d’être satisfaisante.
La présente rentrée scolaire n’est pas celle que beaucoup de parents d’élèves ont souhaitée à Béjaïa. Plus de 15 jours après son lancement, la rentrée scolaire brille par des manquements et des insuffisances qui ne sont pas sans inquiéter autant les élèves que leurs parents et les syndicats.
A la cherté des fournitures scolaires, dont les livres, s’ajoutent les conflits internes aux établissements scolaires et le manque de restauration et de transport pour donner un tableau noir de la rentrée scolaire à Béjaïa L’exemple du lycée de Sid Ali Labhar au chef-lieu de la wilaya est un exemple qui atteste parfaitement d’un «bricolage», pour reprendre l’expression d’un membre de la Fédération des parents d’élèves rencontré hier.
«Les bulletins scolaires de l’année dernière n’ont été remis aux élèves qu’hier», indique amèrement notre interlocuteur, qui confirme que le lycée, à peine ouvert, est occupé par les parents remontés par la situation de crise existant entre le proviseur et le corps enseignant. Un bras de fer que jugent les parents comme un facteur déstabilisant pour les élèves, notamment ceux qui préparent leur baccalauréat.
Comme l’a affirmé le bureau de wilaya du Cnapeste, un syndicat qui domine le cycle secondaire, la rentrée scolaire est des «plus chaotiques» à Béjaïa. Les Assemblées générales lancées au niveau des lycées et autres établissements scolaires affiliés à ce syndicat risquent fort de déboucher sur un mouvement de protestation dans les jours à venir.
Alors que la Fédération des parents d’élèves est sur tous les fronts pour tenter de résoudre les nombreux problèmes, les syndicats se concertent et s’insurgent avant de passer à l’action. «Comment parler d’une rentrée scolaire alors que beaucoup d’enseignants manquent à l’appel, le livre scolaire se fait rare et les cantines ne sont pas encore ouvertes», regrette-t-on au niveau de la Fédération des parents d’élèves, qui révèle que «plus de 30 cantines scolaires ne sont pas encore ouvertes rien que dans la commune, daïra de Kherrata».
Un contentieux entre les APC et le contrôleur financier prive quelque 3 500 élèves du cycle primaire de la restauration qui devait être opérationnelle dès le premier jour de la rentrée, conformément à l’instruction de la ministre de l’Education, Nouria Benghabrit. «Les consultations menées par les APC auprès des fournisseurs ont été rejetées par le CF pour non-respect des procédures légales», affirme un parent d’élève de la région. La longue procédure, qui doit obligatoirement être refaite, pénalisera encore les écoliers qui souffrent en parallèle du manque de transport scolaire en ce début de l’année scolaire.
Les parents d’élèves ont exprimé leur colère et comptent s’organiser pour interpeller les autorités de wilaya à ce sujet. Le facteur qui saigne les parents reste celui de la cherté des fournitures scolaires. Entre le paiement des cotisations, l’achat des diverses fournitures scolaires, des tabliers et des manuels scolaires, les ménages ne savent plus où donner de la tête.
Outre la rareté du livre, les parents jugent «les prix excessifs». Un élève de la 1ère année primaire coûte 815 DA, rien que pour les manuels indispensables à l’opération pédagogique. Plus on monte dans les niveaux, plus la facture augmente. Ainsi pour un élève de 5ème année, il faut un minimum de 1810 DA.
Ajouter la blouse, les cahiers et les stylos, on imagine mal les ménages faire face à cette nouvelle saignée même si pour la tenue vestimentaire, c’est celle de l’Aïd qui est reprise par de nombreux élèves. Les temps sont durs pour les ménages aux enfants scolarisés. Et lorsque d’autres insuffisances auxquelles on s’attend le moins, s’invitent, la coupe déborde et la colère prend forme.