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Enquête : des centaines de faux diplômes vendus par des universités libanaises à des Irakiens

L’attaché culturel de l’ambassade d’Irak à Beyrouth a été convoqué à Bagdad pour une enquête sur la vente par des universités libanaises de « centaines » de faux diplômes à des Irakiens.

Enquête : Des centaines de faux diplômes vendus par des universités libanaises à des Irakiens

L’attaché culturel de l’ambassade d’Irak à Beyrouth a été convoqué à Bagdad pour une enquête sur la vente par des universités libanaises de « centaines » de faux diplômes à des Irakiens, dont des députés, une fraude qui a poussé Beyrouth à également enquêter.
« Au moins trois universités privées libanaises sont impliquées », a indiqué une source académique irakienne qui a requis l’anonymat.
Les faux diplômes étaient vendus à des Irakiens qui n’avaient jamais mis les pieds dans ces établissements et étaient inscrits en enseignement à distance, une méthode d’apprentissage favorisée par les mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19, selon cette source.
Un grand nombre de députés et de hauts responsables irakiens auraient payé pour obtenir ces « diplômes » qui allaient du master au doctorat, en particulier dans les matières religieuses, a détaillé un autre responsable irakien qui, lui non plus, n’a pas souhaité être identifié.
Les faux diplômes se monnayaient « entre 5.000 dollars pour un master et 10.000 dollars pour une thèse de doctorat », selon lui.
Le chiffre de « 27.000 faux diplômes évoqué dans certains médias est faux », a-t-il expliqué, assurant qu’il se situe plutôt « dans les centaines ».
En Irak, les titres universitaires permettent à leurs titulaires de jouir d’une déférence qui confine parfois à l’obséquiosité et, surtout, ils constituent un sésame pour obtenir les postes les plus convoités dans la fonction publique.
Le ministère irakien de l’Enseignement supérieur a ouvert une enquête et « l’attaché culturel de l’ambassade irakienne au Liban, Hachem al-Chammari, a été convoqué à Bagdad », a indiqué à Haider al-Aboudi, un porte-parole du ministère, car les échanges culturels et universitaires sont « au coeur de sa mission ».
Le ministère libanais de l’Education a lancé sa propre investigation à l’encontre de trois universités privées.
L’un des établissements mis en cause, l’Université islamique, affiliée au Conseil supérieur chiite (CSC), plus haute instance religieuse de cette communauté, a limogé sa présidente et quatre chefs de départements. Un nouveau président a été nommé mercredi 17 novembre 2021et le CSC a de son côté ouvert une enquête, selon les médias libanais.
Le Liban compte 36 universités privées. Aux côtés d’établissements prestigieux et centenaires comme l’Université américaine de Beyrouth ou l’Université Saint-Joseph, le gouvernement a autorisé après la fin de la guerre civile en 1990 l’ouverture d’un grand nombre d’établissements, certains à caractère religieux, d’un moindre niveau.

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