Dans ce contexte, la politique linguistique du pays ne saurait faire l’impasse sur les langues étrangères, dont fait partie l’anglais, qui gagne de plus en plus de locuteurs, et sur leur impérative spécialisation.
C’est, en substance, cette réflexion qui a marqué la première journée d’étude nationale organisée lundi dernier par le département d’anglais au campus d’Aboudaou. Le thème a porté sur «L’anglais des spécialités dans le contexte algérien : Exploration des pratiques pédagogiques et communicatives».
Elle a permis de débattre de la place de l’anglais comme langue étrangère dans ses différentes manifestations communicationnelles dans l’enseignement et dans la sphère économique, mais aussi d’explorer les difficultés qui s’y érigent.
Le contexte algérien est marqué par la multiplication, ces dernières années, d’écoles de langues qui ne chôment pas. Cette donnée a été prise en considération par l’un des axes de la Journée, qui s’est penché sur «la situation actuelle de l’enseignement de la langue anglaise de spécialités dans les universités, les écoles privées et les écoles publiques».
L’enjeu concerne aussi «la formation et le développement professionnels» du personnel pédagogique en charge de l’enseignement de l’anglais des spécialités et des manuels qui servent de supports, autant aux enseignants qu’aux apprenants. Les spécialistes ont débattu aussi des «pratiques langagières et besoins communicatifs en milieux socioprofessionnels», ainsi que de la traduction dans ces milieux. L’élément culturel ayant son pesant d’or, la rencontre scientifique ne pouvait ignorer son rôle autant que celui «de la littérature dans l’enseignement de l’anglais de spécialités».
C’est autant d’axes de recherche, aussi variés que riches, autour desquels la réflexion a été engagée en plénières et en ateliers par une quarantaine de participants, dont des spécialistes anglophones représentant huit universités du pays. La première plénière a été abritée par le nouveau Centre national de recherche en langue et culture amazighes, le premier du genre dans le pays, qui accuse malheureusement un retard important dans son inauguration officielle depuis sa réception au début de l’année.
Les spécialistes ont émis plusieurs recommandations, dont celles signalant «l’urgence de former des enseignants de l’anglais de spécialités à l’université», et la «nécessité de prendre en considération le contexte de l’utilisation de l’anglais des spécialités lors de la conception des cours».
On n’omet pas de rappeler «le caractère bilingue de la communication scientifique en Algérie», que forme le couple français-anglais. La nécessité, c’est aussi celle d’«approfondir les recherches linguistiques sur les discours spécialisés dans les domaines de l’anglais maritime, l’anglais technique et scientifique, l’anglais des affaires, l’anglais médical…etc», soit autant de spécialités dictées par des impératifs économiques et du monde du travail. Les besoins des apprenants sont, inévitablement, à prendre en charge aussi comme préalable pour la confection des programmes d’enseignement, au risque d’inefficacité de ceux-ci. Les spécialistes ont invité à donner de l’importance à deux aspects dans l’enseignement de l’anglais des spécialités : «L’étude des genres du discours» et «de décrire les besoins et les pratiques langagières en vue de l’élaboration de formations universitaire en langues appliquées à l’économie».
C’est le bilan scientifique qu’établissent les animateurs de cette journée nationale, qui considèrent que «les langues des spécialités en général et l’anglais des spécialités en particulier constituent une exigence pédagogique et une priorité scientifique pour l’université algérienne», estimant que, de nos jours, les formations généralistes ne répondent plus aux besoins de notre temps actuel. C’est ce qui justifie le souhait de voir le lancement de «masters en anglais des spécialités, que le ministère doit inclure à sa nomenclature de formation de master des langues étrangères».