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L’enseignement supérieur face aux défis

Intervenant, jeudi passé, à l’occasion de la cérémonie de lancement des festivités du cinquantième anniversaire de l’université d’Oran, Boukhari Hammana a estimé que cet établissement, comme toutes le..

Intervenant, jeudi passé, à l’occasion de la cérémonie de lancement des festivités du cinquantième anniversaire de l’université d’Oran, Boukhari Hammana a estimé que cet établissement, comme toutes les universités du pays, est aujourd’hui conscient des menaces qui visent ses valeurs éthiques, scientifiques et pédagogiques dues aux mutations connues, mais aussi à l’introduction qu’il juge hâtive du système Licence-Master-Doctorat (LMD). Il déclare : «L’anniversaire que nous fêtons aujourd’hui représente pour l’université l’âge où elle doit, tel un être humain, revenir sur elle-même pour se rappeler ce qu’elle fut, savoir ce qu’elle est devenue et se préparer à ce qu’elle pourrait ou devrait être.

Or, pour notre université, se rappeler ce qu’elle fut, c’est interroger les souvenirs qui ont accompagné sa fondation et les efforts qui la hissèrent en moins d’une décennie en centre de savoir national, régional et international (…), dont le rayonnement de son apprentissage de la pensée critique, libre et de la recherche rénovée et rénovatrice dépassèrent très vite Oran et sa région pour s’étendre, non seulement à toute l’Algérie, mais au monde arabe, en Afrique et au-delà des rives de la Méditerranée et celles de l’océan Atlantique.»

Le conférencier a rappelé le soutien illimité de l’Etat et du peuple algériens ainsi que les efforts de «ce petit groupe d’enseignants, d’étudiants et d’agents de l’administration», qui ont permis à l’université de devenir la source de fleurissement d’autres universités et centres de recherche et de formation du pays. Revenant sur les défis actuels, Boukhari Hammana souligne : «Dans sa quête de savoir ce qu’elle est devenue, l’université est plus que jamais consciente des menaces qui visent, aujourd’hui, ses valeurs éthiques, scientifiques et pédagogiques, valeurs qui furent à l’origine de sa renommée internationale.» Il explique les défis et menaces actuelles par les changements et mutations politiques, idéologiques, techniques, sociales et culturelles, qu’a connus le pays, notamment durant les deux premières décennies de sa libération du joug colonial, ainsi que l’introduction hâtive du système LMD.

«Notre université doit être aujourd’hui, au même titre que toutes les universités du pays, plus que jamais déterminée à surmonter rapidement cette crise et à remédier à ses tares acerbes et critiques», a lancé Pr Hmmana, qui estime que la solution réside dans l’impératif d’œuvrer sans relâche à la concrétisation des valeurs qu’elle s’est choisies de dispenser dès le premier jour de son inauguration et qui ne sont autres que la réconciliation de l’Algérien et de l’Algérie avec eux-mêmes et avec toutes les valeurs de leur patrimoine culturel et spirituel.

«Ce renouvellement ne se réalisera qu’à travers le dépassement de notre université, ainsi que des autres universités algériennes, de la séparation, somme toute factice, aussi bien que dangereuse, de la culture et de la société, de liberté et de la pensée critique, de la réflexion et de l’action, du dire et du faire, de l’éthique et du scientifique, de l’avenir et du devenir», a encore préconisé le conférencier qui a rappelé les sacrifices et les efforts des fondateurs de l’université d’Oran en rendant hommage à Bekhlouf Talahit, dont la salle abritant la cérémonie porte le nom, ainsi que Mohammed Bouziane, Taleb Mourad, Mebarki Mohammed, Abbou Mohammed, Larbi Chahed et autres parmi les anciens.

Pour rappel, Boukhari Hammana est le fondateur de l’Institut de philosophie à l’université d’Oran. Il a entamé sa carrière par un parcours militant à un jeune âge en tant que membre dans l’Organisation civile du Front de libération nationale dès 1954 et en tant que président de l’Union générale des étudiants musulmans algériens, l’Ugema au Caire durant les années 1950.

Né en 1937, il a été le premier étudiant ayant obtenu une bourse d’études par le Front de libération nationale et de l’Egypte, et le premier à détenir un passeport algérien à l’époque, ce qui lui vaut le titre de diplomate de la pensée par ceux qui l’ont connu à la faveur de ses travaux en tant que journaliste, mais également ses multiples conférences en philosophie à travers le monde. Il a à son compte plusieurs ouvrages dont notamment Ecrits philosophiques rédigé sous forme de conférences ou de communications, lors de plusieurs congrès et colloques, nationaux et internationaux et publiés, en Algérie et ailleurs, à travers plus d’une vingtaine d’ouvrages collectifs.

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