Un colloque organisé les 24 et 25 octobre dernier au campus Souidani Boudjemâa, par la faculté des sciences économiques et commerciales et sciences de gestion de l’université 8 Mai 1945 de Guelma, en collaboration avec la direction du tourisme de la wilaya de Guelma. 26 conférenciers, de rang universitaire, venus de tous le territoire national, ainsi que quatre communicants étrangers, étaient au programme de ce colloque.
La problématique était de faire la lumière sur l’entrepreneuriat, qui, par définition, est la poursuite d’une opportunité au-delà des ressources que vous contrôlez, dans le domaine du tourisme. Mais aussi de mettre l’accent sur le rôle des médias dans la promotion du tourisme, les problèmes que vit ce secteur en Algérie, la stratégie nationale pour le rehausser, mais encore le rôle du tourisme dans le développement durable, et enfin les expériences positives accomplies en matière de tourisme dans les pays du monde.
Une étude intitulée «Impact de la demande en tourisme sur l’économie», du docteur Hadj-Slimane Hind, de l’université de Tlemcen, fait ressortir que «seulement 23,8 % de la population est demandeuse en tourisme local en Algérie. Cette demande est jugée extrêmement faible vu le revenu moyen des habitants. Le même constat négatif est appliqué au tourisme attractif par manque d’infrastructures hôtelières, restauration et moyens de transport appropriés», explique-t-elle à l’assistance.
Et de préciser : «Le PIB (produit brut intérieur) généré par le tourisme ne représente que 0,5 % dans notre pays.» Pour certains, au-delà des infrastructures d’accueil, qu’elles existent ou pas, ou encore de la prise de conscience des habitants et des gouvernements de la manne financière que peut rapporter le tourisme, certains n’hésitent pas à crier au complot international et à la manipulation.
Bureaucratie
«Les médias des pays occidentaux amplifient de manière démesurée les problèmes sécuritaires que vivent les pays arabes. Ce qui influe négativement sur le tourisme dans nos pays, voire des notes suggérant aux touristes de ne pas visiter nos pays», déclare à El Watan, Allouiya Hacen Abdallah Abdelkader, Docteur à l’université des deux Nils, à Khartoum (Soudan).
Et d’ajouter : «Le Soudan, comme beaucoup de pays, a de fabuleuses potentialités touristiques. Cependant, c’est aux dirigeants et à la population de promouvoir ce secteur générateur de devises.» Et de conclure : «Il serait capital de promouvoir le tourisme dans tous les pays du monde arabe et musulman. Pour ce faire, il faudrait lever la barrière des visas et rendre les voyages touristiques plus faciles entre l’espace de ces pays.
Pour l’anecdote, j’ai personnellement attendu très longtemps pour obtenir mon visa pour l’Algérie en qualité de conférencière dûment invitée !» Le même sentiment de frustration est partagé par Khaled Chahine Gharib, de l’université du Caire. «Le problème sécuritaire est un Fait, mais ne devrait pas être un frein pour les peuples désireux de se rendre visite mutuellement.
Ne dit-on pas que le tourisme est vecteur de paix et de stabilité ? Pour venir en Algérie, ce n’est pas une chose facile !» confie-t-elle à El Watan. étudiant Ainsi, l’entrepreneuriat dans le domaine du tourisme n’est possible «que si et seulement si, le climat des affaires dans le tourisme est propice.
Il est suivi d’une facilitation franche dans l’obtention des visas et la levée des contraintes aux frontières (Douane et polices). Il est question de prendre en charge les problèmes de change (devises) et le coût du transport, notamment les billets d’avion et ses hausses intempestives, pour ne citer que cela, qui sont des facteurs qui influent négativement sur ce secteur en Algérie», s’accordent à dire, à l’unisson, les conférenciers.
Les débats faisant suite aux communications ont démontré l’ambiguïté de la problématique du secteur du tourisme en Algérie. «Qu’ils soient sur le littoral, à l’intérieur des terres ou au Sud, nous savons tous que l’Algérie est dotée de sites féeriques uniques au monde.
Mais en parallèle, personne ou peu de touristes viennent chez nous et, comble de l’ironie, nous ne visitons pas notre propre pays et nous préférons aller ailleurs !». Telle était la réflexion partagée pendant le colloque par de nombreux étudiants et qui résume à elle seule ce secteur.