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Deux semaines après la rentrée scolaire: l’école face à ses maux

Quinze jours après l’ouverture de l’année scolaire, ni les enseignants ni les élèves ne se sont mis sur les rails pour commencer convenablement leurs cours. Plusieurs établissements, notamment des lycées, sont restés fermés dans plusieurs régions du pays.

L’autre problème demeure aussi le manque inquiétant en termes de disponibilité de manuels scolaires des classes primaires et secondaires. Le déficit d’enseignants et de directeurs d’école a également été enregistré dans certains établissements. Tel a été le constat inquiétant des associations de parents d’élèves et des syndicalistes du secteur de l’Education.

Contacté hier par nos soins, Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) a affirmé que la situation des écoles en cette deuxième semaine nous oblige à tirer la sonnette d’alarme à tous les niveaux. «Notre école est malheureusement arrivée à une situation de crise. Pour commencer, je cite le problème des établissements qui sont restés fermés deux semaines après la rentrée scolaire. Dans plusieurs régions, les parents d’élèves ont refusé d’envoyer leurs enfants dans des lycées, jugés selon eux non sécurisés et/ou créés sans études préalables». Amoura précise que ces cas de fermeture de lycées ont été enregistrés à Alger Ouest, Alger Est, à Boumerdès, Chlef et El Bayadh. Il ajoute qu’un autre cas a été signalé dans la wilaya de Batna. «Ce lycée à Batna est dépourvu d’employés, d’enseignants et même d’administration».

Dans un autre contexte, notre interlocuteur est revenu sur le problème de la surcharge des classes, et de celui de la charge du programme de travail des enseignants. L’obstacle de la surcharge des classes se répète chaque année dans nos écoles. Pour cette année, il a été enregistré des classes avec plus de cinquante élèves. Une situation, ajoute Amoura, qui a généré «une grande charge dans les programmes de travail des enseignants. Des enseignants de langues étrangères sont appelés à travailler vingt-sept heures par semaine, à l’est d’Alger».

Selon ce syndicaliste, la surcharge des classes et la charge du programme sont dus à un manque d’études fiables dans la création de nouvelles cités résidentielles. «Il est vrai que des milliers de logements ont été construits, mais le retard enregistré dans la réalisation des nouvelles écoles, particulièrement dans les nouvelles cités, reste la cause directe de la surcharge des classes».

Il y a lieu de mentionner le manque flagrant d’enseignants en ce début d’année scolaire. «Plusieurs établissements se plaignent d’un déficit important en termes d’enseignants, de directeurs d’école, de censeurs et de surveillants». Il affirme à cet effet que les départs massifs à la retraite anticipée, enregistrés dernièrement, et le nombre insuffisant des nouveaux recrutements en enseignants et administrateurs ont plongé l’école algérienne dans la crise.

Une rentrée scolaire «ratée»

De son côté, Meziane meriane, du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), a jugé cette rentrée scolaire de ratée.
«Sur tous les plans, et d’après toutes les conditions de travail enregistrées en ce début d’année scolaire 2017-2018, nous considérons que cette rentrée est ratée : le manque d’enseignants, la surcharge des classes, le manque de manuels scolaires, et encore d’autres perturbations enregistrées cette année ne peuvent être qu’un signe de perte générale», ajoute notre interlocuteur.

Interrogé sur les mesures inhérentes aux attitudes vestimentaires des élèves, M. Meriane explique que ces mesures sont «tenables et acceptables». L’essentiel, selon lui, c’est d’obliger les élèves et les enseignants à respecter le règlement intérieur de l’école. «Il ne faut surtout pas créer une situation d’anarchie et de polémique, en exigeant de telles mesures à l’école. Pour cela, les directeurs des écoles doivent éviter d’imposer des conditions jusqu’au-boutiste ou extrémistes aux élèves», précise M. meriane.

De son côté, M. Amoura a proposé une «tenue uniforme» qui doit être portée par tous les élèves à l’école. Ce dernier a fait savoir que les enseignants doivent être, avant tout, l’exemple à suivre par les élèves. Selon lui, même les parents d’élèves sont responsables de leurs enfants si jamais ces derniers ne respectent pas le règlement intérieur de l’école. Il ajoute : «L’école est un établissement à caractère éducatif, c’est à partir de cela que la façon de s’habiller correctement ne s’impose pas, mais elle peut se corriger par une bonne éducation».

Source Le Temps Dz
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